4. Connaissances et compétences du coach

Être coach c’est être éducateur sportif. Le coach transmet des connaissances (par exemple : histoire du basketball, développement physique) et des savoir-faire (pratique du basketball) et doit mener une réflexion sur ce savoir et la façon dont il souhaite le transmettre.

Il est important d’avoir une grille de repère concernant les attendus physiques, comportementaux et sociaux propre à chaque tranche d’âge. Cette grille de repère se construit notamment en lisant des manuels de coaching sportif propres à chaque tranche d’âge. Mais au contact des groupes de sportives, on comprend que pour une même tranche d’âge, il y a de grandes différences de niveaux à prendre en compte.

Le coach doit aussi maîtriser des connaissances et les mettre à jour. Pour chaque exercice, il doit savoir exactement quelle compétence il cherche à développer.

La maîtrise des connaissances en pratique :

  • Lorsqu’il énonce une consigne, le coach doit expliquer aux joueuses quelles compétences elles sont en train d’apprendre, car cela est motivant pour les joueuses et facilite leur apprentissage.
  • Les exercices doivent être proposés en allant du mouvement simple au complexe, du mouvement en individuel au collectif, de la simple tâche à son application tactique.
  • Il ne faut pas avoir peur de demander un conseil à ses collègues (demander une idée de lecture ou un avis sur un point précis) pour s’améliorer car c’est un métier où l’on apprend toujours.

Le coach peut donner des feedbacks pour faciliter les apprentissages. Le feedback positif sert à encourager et à valoriser tandis que le feedback correctif sert, comme son nom l’indique, à corriger. Les deux doivent être utilisés alternativement ou ensemble. Lorsque le coach repère clairement les besoins d’une joueuse ainsi que ses capacités et son potentiel, cela lui permet de fournir des feedbacks concernant les efforts fournis par la joueuse, même si les résultats sont moins bons que ceux du reste du groupe.

“J’utilise un feedback correctif en soulignant le futur, et le fait qu’on s’attend à un changement la prochaine fois.” Geoffroy, PB18.

Les feedbacks permettent de montrer aux joueuses qu’on fait attention à elles, les aident à focaliser leur travail et leur donnent confiance dans leurs progrès. Les joueuses prêtent attention aux éventuelles préférences qu’un coach peut avoir et vivent mal le fait que leur coach les oublie ou qu’il fasse plus de feedbacks positifs aux autres qu’à elles.

Les feedbacks en pratique :

  • Le coach doit donner des feedbacks à toutes les joueuses.
  • Il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas uniquement des feedbacks correctifs. Sans feedbacks positifs, les joueuses peuvent se démotiver.
  • Que le feedback soit positif ou correctif, pour qu’il soit utile, le coach doit aussi faire attention à la façon dont la joueuse y réagit. Autrement dit, il doit vérifier qu’elle a bien compris et qu’elle accepte le feedback pour s’en servir.
  • Il faut favoriser la transmission des feedbacks lorsque la joueuse est calme et capable de les recevoir.

« C’est en répétant que l’on apprend. » est une règle de base en pédagogie. Il faut revoir un même geste plusieurs fois dans différentes conditions pour que l’apprentissage soit généralisé. Mais, la répétition entraîne de la lassitude. Pour éviter cela chez nos joueuses, il faut prendre en compte l’évolution culturelle de la société pour transmettre ses connaissances et varier les supports pédagogiques (par exemple : vidéo, réseaux sociaux).

Être pédagogue c’est aussi s’adapter aux différents modes d’apprentissages des joueuses. Pour chaque personne, retenir une consigne peut avoir lieu en utilisant deux modes : le mode auditif et le mode visuel. Certaines joueuses sont capables de mémoriser uniquement lorsqu’elles entendent la voix du coach donner la consigne, d’autres uniquement lorsqu’elles voient l’action se dérouler sous leurs yeux. Pour d’autres encore, voir et entendre simultanément facilite la mémorisation alors que pour d’autres, cumuler les deux ensemble fournit trop d’informations et les amène à ne plus pouvoir se concentrer. C’est seulement une fois que la consigne est comprise et mémorisée, que l’apprentissage du mouvement (mode kinesthésique) peut avoir lieu.

Il est important et intéressant pour le coach de s’observer lors des moments de transmission de consigne ou de feedback. Est-ce que le vocabulaire et la formulation de la phrase sont compréhensibles par les joueuses ? Est-ce que le débit de parole n’est pas trop rapide ? N’y a-t-il pas trop d’informations transmises pour qu’elles soient comprises et mémorisées ? Est-ce que je stimule suffisamment les différents canaux (visuel, oral, auditif et kinesthésique). S’observer permet de distinguer ses propres facilités et difficultés. Par exemple, pour certains coachs qui ont des difficultés à transmettre leurs idées avec des mots, ils veulent tout de suite passer à une démonstration pour ne pas perdre l’idée qu’ils souhaitent transmettre, quitte parfois même à toucher directement le corps de la joueuse pour obtenir un placement adéquat (par exemple : lever les mains de la joueuse, plutôt que de lui dire où elle doit placer ses mains). Hors, il n’est pas nécessaire de toucher le corps des joueuses pour transmettre une consigne ou un feedback et cela peut être mal pris par la joueuse, à juste titre.

Faciliter les apprentissages des joueuses en pratique :

  • Il est important de revoir un même exercice plusieurs fois dans des situations allant du plus simple au plus complexe (d’abord à un niveau technique uniquement, puis en situation de compétition, puis lors d’une application tactique, etc.).
  • Le coach peut s’intéresser à ce qui est à la mode pour les joueuses en ce moment et aux nouvelles façons d’apprendre et de communiquer. Cela motive les joueuses et facilite leur communication avec le coach. Le coach peut créer de nouveaux supports pédagogiques :
    • Lorsque le coach utilise les réseaux sociaux pour communiquer sur les prochaines compétitions, il peut s’en servir pour discuter de l’esprit de compétition ou encore de la gestion du stress.
    • Les vidéos de matchs récents peuvent être utilisées en guise d’exemple pour un exercice à réaliser lors de l’entraînement.
    • Les films, séries ou livres qui viennent de sortir fournissent des exemples de personnalités auxquelles les joueuses peuvent s’identifier et leur permettre de trouver des solutions aux difficultés qu’elles rencontrent.
  • Pour faciliter la mémorisation des consignes complexes, le coach doit d’abord donner la consigne oralement uniquement, puis visuellement uniquement (à l’aide d’un tableau), puis oralement et visuellement simultanément lors d’un exemple de mise en pratique. Enfin, la mise en action de l’exercice peut avoir lieu.
  • Pour pouvoir favoriser les apprentissages, le coach peut expliquer que chaque personne a différentes façons d’apprendre et qu’il est possible pour les joueuses de parler de ce dont elles ont besoin et demander des feedbacks à ses joueuses sur leurs besoins.
  • Le coach ne doit pas toucher les joueuses pour se faire comprendre.
  • Le coach peut s’observer (à l’aide d’une caméra) pour améliorer la formulation de ses consignes et de ses feedbacks.